Balade à travers chants

Dans ce petit livre sont réunis un florilège de textes, qui à l’origine sont des paroles de chansons plus ou moins émouvantes, drôles, légères, graves, inutiles, peu importe. L'intention étant de laisser une trace dans la mémoire familiale élargie aux amis. Et un sourire chez tous les autres. En espérant que chacun y trouve un coin de sourire, un ruisseau de petites larmes, une parcelle d’amour un sillon d’optimisme.

Bonne balade.

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LE LIVRE

Poésie pour de rire, entre le gris et le bleu, chargée de maux urbains à butiner, matin midi et soir, dans un champ de pierres en contemplant des féminins pluriels, à laisser ouverte à portée de main de tous les profils, bienveillants, bougonnants, moroses ou chaleureux. Teintée de gris et de bleue mais, sans colorant ni conservateur, 100% Beau. 

Entre chanson et poésie la barrière est ténue. Une pluie de mots nous transporte dans des histoires aux parfums de nostalgie. On peut commencer ce florilège par la fin, le milieu, le début, revenir en arrière, le poser, s’endormir, le reprendre. Alors perdez-vous un peu, à travers ce chant! Ces chants ! Chacun pourra y trouver un coin de sourire, un ruisseau de petites larmes, une parcelle d’amour, une ombre d'interrogation, un sillon d’optimisme et rendez-vous tout là-haut au hameau, c'est si beau.

Bonne balade.

Premiere de couverture balade a travers chants

DANIEL JOUBERT

Allez, visez un peu ma bobine sur la photo ! Avec mon regard ténébreux, ma tronche de chanteur engagé, ma face de rebelle démocrate et d'éleveur de mots en milieu rural. Autodidacte sans véritable ambition, mais une immense passion pour l'écriture et l'interprétation, je chante des portraits, des ambiances. Je partage un peu de solitude, un peu de colère, je témoigne d'une philosophie ambiante. Je chante aussi des souvenirs pour ne pas les oublier justement ! Et je pose tout ça sur des mélodies simplettes qui n'auront jamais de  prix au conservatoire. Mais j'aime ça et j'y crois encore...

Portrait daniel 2

 

Bonheur en pointillé

L'hiver et les frissons, l'odeur de pain grillé

Et tournent les saisons, il faut bien y passer

J'aperçois du salon, les branches dénudées

Tu chantes une chanson, bonheur en pointillé...

Le ciel enfin s'éclaire, on vendra le muguet

Il passe en un éclair, le joli mois de mai

Tu prends ma main peut-être, dessous le tulipier

Laisse ouverte la fenêtre, bonheur en pointillé...

C'est l'orage qui gronde, l'été a crépité

Tu veux changer le monde, laissons-nous dériver

Voilà que nous inonde, le soleil de juillet

Tu deviendras plus ronde, bonheur en pointillé...

Sors les imperméables, l'automne va pleurer

Il est inconsolable, il t'a pas rencontrée

 C’est l'heure des cartables, les enfants vont rentrer

Pagaille sur la table, bonheur en pointillé...

Saisons après saisons, les années ont passé

Un baiser sur ton front, nous voilà étonnés

Tu remplis mes chansons, de ces instants volés

L'amour que nous avons, bonheur sans pointillé...

 

Elles demandent des nouvelles

 

Le camion de l'épicier qui datait d'un autre âge,

Le long de ses tournées parcourait tout nos villages

Dans des lieux très reculés y croisait des personnages,

Venant tous acheter, l'épicerie de leur ménage.

Les bonnes dames se pressaient pour rencontrer le voisinage,

Heureuses de bavarder, de laisser un peu l'ouvrage.

 

Elles demandaient des nouvelles de toute la vallée

En faisant bien la part belle aux ragots colportés.

Elles étaient dures d'oreilles, elles faisaient répéter,

Mais quand on devient vielle on a le temps de rabâcher.

 

Les tabliers bien ajustés pendaient sur leurs sabots

Plein de fleurs imprimées comme on voit sur les photos

Fière devant l'épicier qui préparait leurs emplettes

Pour les faire se marrer il leur racontait de sornettes.

Des nouvelles assassines qu'il vaudrait mieux oublier

Mais que les braves voisines ne feront qu'amplifier.

 

Elles demandaient des nouvelles de toute la vallée

En faisant bien la part belle aux ragots colportés.

Elles étaient dures d'oreilles, elles faisaient répéter,

Mais quand on devient vielle on a le temps de rabâcher.

 

Les dames bien habillées dans les grandes surfaces

Sourient aux tabliers pendus devant les glaces.

Le portable à l'oreille les voilà toutes branchées,

Elles envoient des mails pour se faire livrer.

Je regrette un peu mes vieilles, qui parlaient avec douceur,

Des soupes de la veille qu'elles cuisaient avec lenteur.

 

Elles demandaient des nouvelles de toute la vallée

En faisant bien la part belle aux ragots colportés.

Elles étaient dures d'oreilles, elles faisaient répéter,

Mais quand on devient vielle on a le temps de rabâcher.

 

J'entends encore le camion arrivant sur cette place,

À grands coups de klaxon alertant la populace.

Boucher, laitier, facteur ont disparu tout net,

Je te parle d'un jour, d'une heure, d'hier avant internet.

 

Où sont passées nos mamies, qui prennaient toujours le temps,

De bien demander si le petit avait mis toutes ses dents?

 

Elles demandaient des nouvelles de toute la vallée

En faisant bien la part belle aux ragots colportés.

Elles étaient dures d'oreilles, elles faisaient répéter,

Mais quand on devient vielle on a le temps de rabâcher.

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