Que restera-t-il
Quand la mer ne sera qu’un bruit
Que l’on distingue en fond sonore
Quand les jours deviendront des nuits
Les souvenirs comme seul port
Quand les mains seront tachetées
Quand les doigts seront recourbés ?
Que restera-t-il
Quand les rides auront fait leur nid
À la commissure des yeux
Quand le temps sera au répit
Entre silences au coin du feu
Quand le soleil à l’horizon
Sera la lampe du salon ?
Que restera-t-il
Quand les projets n’auront plus cours
Balayés par des vents plus sages
Quand le corps deviendra trop lourd
Et le jardin un grand voyage
Quand le pas sera resserré
Quand l’échine sera courbée ?
Que restera-t-il
Quand la douceur sera l’étreinte
Pour nos cœurs enfin apaisés
Quand la fougue sera éteinte
Les couleurs des photos fanées
Quand l’oubli nous grignotera
Et le rideau redescendra ?
Il restera nos jours heureux
Et la couleur de tes yeux bleus.
Extrait de "Que restera-t-il ?" (publié dans SAUTER DU BORD DE LA FADAISE).